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Rencontres TriumphAll : Meetings et balades => J'y étais => Discussion démarrée par: Bourrask le 31 juillet 2013 à 20:56:50

Titre: Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 31 juillet 2013 à 20:56:50
Cette année c'est moi qui m'y colle.


Six mois qu’on prépare le voyage et c’est enfin le jour J.
En fait de préparations on a juste bloqué les dates du samedi 20 au dimanche 28 juillet et réparti le matériel indispensable pour le trip selon les possibilités de chargement de chacun (réchaud, gamelle, bouffe et alcool). Enfin ça c’est pour ceux qui ont choisi la formule camping aller et retour, le séjour étant prévu en appartement à Iselsberg, Autriche.
Fifi lui prépare le road trip depuis février et les étapes hôtelières sont réservées. J’imagine le Fifi les froides soirées d’hiver devant le PC. Il s’est pas fait chier, l’a relu le dernier CR de Vapatrovitch et déterminé les étapes en fonction des road book attachés. Sur le fond l’a bien fait, il a juste oublié un petit détail qui révèlera son importance plus tard (d’emblée j’avoue que tous nous l’avions oublié ce détail ; mais peut être pas Vapatro…).

C’est parti !
On quitte Tullins pour rejoindre les Fifi à Voreppe (je crois) et ensuite Vapatrovitch au Carrefour Bassens (je suis sûr) pour ravitailler en essence. Je verse 17 litres dans le réservoir de l’Aprilia dont la contenance est de 17 litres ; le moteur commençait à brouter... Donc ça s’est fait, le coup de la panne d’essence j’éviterai cette année.
Sous un soleil de plomb on se gare à l’ombre d’un arbuste sur le parking de l’hypermarché, et on en profite pour détailler les forces en présence.
Alain et Christine roulent en Tigre Sport rouge flambant neuf de trois mois affichant déjà 7000 bornes au compteur. Deux valises rigides assorties au coloris de la moto. L’une chargée des vêtements pour la semaine, l’autre du matériel de camping. Sur l’emplacement du top case le sac étanche noir habituel et la tente. Connaissant la faible capacité de chargement des valises je me dis que Christine doit pas être chiante ; Alain je le connais.
Fifi lui c’est le Speed rouge dernier modèle chargé façon « break qui part au bled » avec la bagagerie SW Motech. Il a pris des notes sur une BM 1000 sport lors de notre passage sur la route à feu la fois précédente.
Michèle chevauche une Street rouge équipée d’un top case depuis la veille et d’un sac de selle.  Les plus chargés sont ceux qui dorment à l’hôtel tout du long !
Vapatrovitch quant à lui n’a pas changé, il est toujours sur son Trident, cette fois dans sa livrée rouge bordeaux cabossée. Je remarque qu’il n’a plus ses deux sacoches de réservoir en guise de cavalières mais bien deux valises bagster souples neuves. Le phare longue portée est installé aussi, comme s’il avait prévu de ne pas réaliser la boucle en entier et de rentrer de nuit. On arrivera bien à le convaincre…
Pour ma part j’ai la « merde italienne noire » (j’aime bien la formule de Fifi). C’est pas la même que la dernière fois, mais presque. Moi qui pensais que les italiennes étaient rouges et les anglaises noires, c’est raté !

Cette fois c’est vraiment parti derrière Vapatrovitch qui va nous ouvrir la route jusqu’à l’arrivée de l’étape du jour à Fiesch en Suisse. On passe par Ugine et Chamonix entre autre pour ensuite traverser la frontière via le col de la Forclaz et arriver à Martigny. C’est l’itinéraire habituel. Bien ennuyeux par rapport aux cols qui nous attendent en Suisse, mais moins que la traversée de la vallée de Sion par forte chaleur qui plus est.
Mais avant ceci, petite halte sur une aire de repos française pour le pic nic et la première bière, puis juste avant la frontière pour la deuxième. Ici le gérant du café épicerie pour touristes nous propose de lui même de nous prendre en photo tous ensemble. « On est pas venu pour le tourisme et les photos de groupe mais pour l’arsouille sur routes alpines ! C’est pas la balade du moto club yamaha XJ! » C’est ce qu’on a envie de lui répondre... Mais en fait de réponse, Fifi lui annonce qu‘il vient de ranger son appareil, c’est dommage mais merci qu'en même. Evidemment nous autres têtes baissées faisons mine de ne pas en avoir…Merde on est des sauvages nous !
On repart pour la descente sur Martigny petit réconfort avant la triste et longue route jusqu’à Sion.
On coupe un peu la morosité de la vallée par un détour via Crans Montana. Depuis le bord du lac on observe les carpes et une famille de neuf cannetons guidée par leur mère. Cyrille leur jette du pain et Fifi les photographie. Finalement on est bon pour la 900 XJ…
Vroum-vroum on repart ! Ou plutôt VROABOUM VROABOUM résonne l’akra « for use race only »!
Une petite route étroite et sinueuse sur l’autre versant de la vallée nous ravira tous. On s'est fait plaisir!
A Fiesch, hôtel pour Fifi et Michèle et camping pour les autres. On aurait bien remercié la gérante du camping d’une baffe dans la gueule tellement désagréable qu’elle était. On s’installe qu’en même. Dix minutes après le montage des tentes une petite pluie fait son entrée, nous laissant abandonner par la même occasion toute velléité de sauter dans la piscine située à 5 mètres de là. Heureusement il nous reste chacun un euro pour les trois minutes chrono d’eau chaude de la douche.
On mange les pâtes et on entame le stock de provisions apporté par Vapatro. A l’heure du whisky, on espère la venue de Fifi. L’a pas eu la permission alors on boit sa part, y’a pas de solidarité motarde dans ces cas là !


Le road book pour faire bien, 350 km:
https://maps.google.fr/maps?saddr=tullins&daddr=voreppe+to:martigny+to:Crans-Montana,+Montana,+Suisse+to:46.3112776,7.5306167+to:46.2991428,7.7614852+to:fiesch&hl=fr&ll=46.019853,7.250977&spn=0.954572,2.408752&sll=45.802957,6.717453&sspn=0.520323,1.196823&geocode=FfMvswId4KhTAClHIgH8GOiKRzGVlR-4o8gMXg%3BFewxswIdjQVWACkJh3gg2e-KRzGwYb7kKqsIBA%3BFepxvwIdfOprACnRti7X08mORzEnF61YQB_e5g%3BFSSZwgIdLgpyAClfKyW9LeCORzG5fzY3UH5KSA%3BFW2nwgIdeOhyACkTD0XwVR6PRzGzQt39PPyPOQ%3BFQZ4wgIdTW52ACk_8-hfghaPRzELAfDlCQDVaA%3BFZEJxAIdRiB8ACknnWMKFXuPRzFcqHwBUnNEBw&dirflg=ht&mra=ls&via=4,5&t=m&z=10


Pour les photos faudrait que mes acolytes postent derrière les leur (j'en ai pas du premier jour).
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: alain38 le 31 juillet 2013 à 22:51:16
http://jalbum.net/a/1389937 (http://jalbum.net/a/1389937)

Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 01 août 2013 à 11:06:23
 :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: yannick6782 le 01 août 2013 à 17:20:39
 :+1:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Guilbar le 01 août 2013 à 17:38:04
 :super:   :applause:

Y'a une suite j'espère.... le teasing est vraiment bien !  ( et surtout , je veux connaitre le détail qui avait de l'importance...  :lol:   )
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: indiana le 01 août 2013 à 19:49:30
 :+1:pour le cr et les belles photos d'Alain :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 01 août 2013 à 21:30:26
Le deuxième jour. Fiesch - Livigno.


Une grosse étape nous attend aujourd’hui qui doit nous conduire à Livigno dans la zone détaxée italienne. La dernière fois on était arrivé juste avant 20h et la fermeture des épiceries où tous les vices sont à moitié prix.
Alors on se lève à 7h 30 pour le rendez-vous de 9h devant l’hôtel des roadsters rouges. En remerciement de l’hospitalité de l’acariâtre suisse et de la vue sur la piscine nous déboursons 25 euros chacun. Sûr qu’on reviendra pas !
On achève les derniers kilomètres de la vallée de Sion qui nous amène rapidement au pied du Nufenenpass.
Première halte obligatoire dans un des nombreux lieux de culte habituels du pèlerinage à savoir la petite épicerie en bas du col. Le rideau est fermé, pourtant c’est le jour du seigneur ! Dommage les nouvelles fidèles ne pourront pas admirer la quiétude de la superette. On verra plus tard pour le pic nic.
On monte dans le premier vrai manège du périple. La route est large, propre et ça tourne dans tous les sens. On monte un peu rapidement avec Cyrille et Alain. Christine prend déjà des photos en roulant. Tout le monde se retrouve au sommet dont le parking est bondé de motos, y’a du monde.
Ensuite c’est le San Gottardo, par la route pavée historique pour les gueux, par la belle route pour les seigneurs. Sur les pavés, Vapatro nous rappelle son savoir faire de rallyeman. Au début je m’accroche mais à mi parcours après un bon dérapage de la roue arrière en sortie d’épingle je n’incite pas. D’autant que c’est le jour d’une manifestation de motos anciennes sur le même tracé avec spectateurs et l’orga qui va avec; pas envie de m’en mettre une en public. Le Vapatrovitch est dans son élément !
Au sommet, encore plus de monde que lors du premier arrêt panorama clope, on peut oublier la photo devant la statue de l’aigle.
Ensuite direction l’arrêt traditionnel suivant pour le pic nic. Attention on va vous donner du rêve les filles !
A l’ombre d’un grand et bel arbre, sur un banc de bois placé en crête de montagne on peut admirer un cours d’eau turquoise et calme niché dans le fond de la vallée surplombée.
En fait un couple en Ducati monster occupe déjà notre banc !
Le seul ombrage auquel on aura droit sera celui projeté par un pylône électrique de 10 m de haut planté sur les cailloux. Et on a pas acheté à bouffer ! Faudra se contenter des vibrations électriques…
Vapatro sort alors du sac ses rations personnelles pour le retour, on le congratule de nous avoir accompagné et on l'incite vaillamment à poursuivre le voyage jusqu'au bout avec nous. En mangeant le saucisson et les cacahouètes nous regardons les motos aborder la grande courbe juste devant nous, chacun y allant de son commentaire. Mission accomplie ?!
Maintenant faut tailler la route !
Le Val Medel jusqu’à Biasca et un peu de vallée chiante à la chaleur suffocante jusqu’au pied du San Bernardino pour moi la véritable porte d’entrée au paradis de la moto, une route à tomber par terre ! Malheureusement à cause de travaux ou d’un carton, tout le flot de circulation de l’autoroute qui longe le col est dévoyé sur ce graal de la route. Alors on se cogne 5 bornes de remontée de files sous une chaleur écrasante. Un vrai chemin de croix. On se venge en se moquant des délires du marketing à la vue d’une Ducati Panigale surmontée de son pilote en combinaison de piste taille 5XL.
De l’autre coté du col la pluie nous attend. Bien forte pendant quelques kilomètres on s’arrêtera pour avaler un remontant tiré du sac. Et oui Fifi on avait qu’en même pensé à te garder un peu de boisson énergisante !
On poursuit au sec par une petite route de gorges bien sympa et peu fréquenté pour retrouver la pluie sur la route qui nous mène à Saint Moritz après avoir enfilé les combines de pluie à la sortie d’un tunel. Dans la descente sur Saint Moritz je me dis que l’aprilia est un véritable avion de chasse qui passe de 80 à 120 en une fraction de seconde avant de me rendre compte que le capteur de vitesse devient fou en affichant des vitesses de plus de 300km/h. Il rendra l’âme au passage du panneau de la ville.
On arrive à Livigno sur les coups de 20h. Hôtel pour ceux qu’on sait et camping pour camping cars pour les autres. Les emplacements sont stabilisés avec des plots en béton garnis de gazon. Avec un bon matelas c’est confortable.
Dîner au restau du camping ce soir. Viandes et polenta. Soudain une révélation nous apparaît !
En fait c’est Cyrille qui nous ouvre les yeux gavés de routes en nous remémorant la version 2011 du même voyage.
« La dernière fois on a fait la même étape que le premier jour, ok. Le deuxième jour on est arrivé à Livigno à la même heure à peu près qu’aujourd’hui, d’accord. Et le troisième jour on a rejoint le camping d’Helmut en Autriche en début de soirée. En revanche et le petit détail que vous avez oublié (ouais parce que Cyrille l’a pas oublié lui) c’est qu’on a fait que passer à Livigno et accomplit une étape de nuit, avec le Stelvio, la vallée et les tunnels à 160 et arrêt dodo à 2h du mat. » En bref on a fait deux étapes en une seule journée en roulant comme des forçats la dernière fois.
On établit un centre de commandement dans les douches du camping avec cartes et whisky pour étudier les possibilités de l’itinéraire du lendemain. Au bout d’une heure on en vient à la conclusion qu’il y a trop de bornes pour rejoindre l’appartement réservé en Autriche dans la journée et que ce sera sans doute la même histoire pour le trajet et les étapes hôtelières du retour. Il faudra l’annoncer le lendemain matin à Fifi et Michèle… Vous avez vu la bonne préparation de six mois !
Cyrille se dit qu’il a bien fait de prévoir son retour le lendemain et de nous laisser à nos pérégrinations bouseuses. En attendant on finit le whisky et au lit. On verra demain.

L'itinéraire, 400 bornes presque:
https://maps.google.fr/maps?saddr=fiesch&daddr=Bedretto,+Suisse+to:Disentis%2FMust%C3%A9r,+Suisse+to:Biasca,+Suisse+to:Chiavenna,+Province+de+Sondrio,+Italie+to:Saint-Moritz,+Suisse+to:Livigno,+Province+de+Sondrio,+Italie&hl=fr&ie=UTF8&ll=46.432178,9.658356&spn=1.037354,2.371674&sll=46.535248,9.678955&sspn=1.035391,2.371674&geocode=FZEJxAIdRiB8ACknnWMKFXuPRzFcqHwBUnNEBw%3BFaCIxQIdO_SBACmzZ0_WtIKFRzHOV6-gw7lMAw%3BFbSnyAIdAxyHACklj_FlOBGFRzG0tV914rBJig%3BFaJUwwId3NqIAClnZel04ayFRzHvtn6KQjdxuA%3BFUfNwgIdmWWPACn12MzCoGeERzF0rE6jW_vxTA%3BFXx1xQIdbhaWACl7GsBtB4KERzEleMk-vdufJw%3BFYwfxgIdtKiaACmX6H8G-m2DRzHLqvgi9ZlJWw&oq=Chiave&dirflg=ht&mra=ls&t=m&z=10
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 01 août 2013 à 21:33:59
Alain et Christine, félicitations pour les photos!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 01 août 2013 à 22:21:17
Excellent Quentin, j'aurais pas fait mieux pour le cr 8)

Cela dit, depuis mon retour en une journée du stelvio, je me dis qu'en deux jours, ça doit être possible d'arriver en Autriche en prenant tout les détour, faut juste pas trop trainer le matin :lol:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 01 août 2013 à 23:52:30
Ou l'on retrouve la bonne vielle orga Bouzeuse!....   :lol:   :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: jackson-38 le 02 août 2013 à 22:43:29
Exellent le CR et les photos vous avez pris pas mal de photos en roulant  :(.L'année dernière j'ai fait un parcours un peu plus court mais cette année je ne peux plus aller en Suisse ils m'ont retiré le permis pour 6 mois les Helvetes pour excès de vitesse avec 920€ d'amende!!!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 03 août 2013 à 00:00:19
Le troisième jour. Livigno - Iselsberg
350 km

La sœur du gérant du camping nous annonce un tarif de 5 euros par tête pour la nuit, on allonge vite fait la monnaie de peur que ce soit une erreur et que le frangin ne rapplique. Le trou dans le budget de la veille est ainsi comblé.
Au moment de partir, j’actionne le démarreur mais le V60 ne veut rien savoir. Encore deux ou trois coups inopérants et je sens le regard dubitatif des tromphistes se porter sur moi. J’imagine déjà leurs commentaires, les mêmes que j’aurais pu émettre s’agissant de leurs anglaises à peine fiabilisées…si la situation était inversée. C’est pourtant la première fois qu’il me fait ça le factory ! J’utilise alors la technique rodée pour démarrer la vieille Alfa Giulia Sprint du grand-père, pompage de l’accélérateur avant d’appuyer sur le démarreur. La deuxième tentative est pratiquement la bonne, la troisième réveille tout le camping ! Le Tigre garé juste derrière le Tuono a même droit à un décapage de la bulle à l’huile de moteur senteur gaz d’échappement. J’évite de justesse les moqueries des acolytes en anglaises.
On retrouve Fifi et Michèle dans une épicerie détaxée de Livigno où on en profite pour acheter le pic-nic du midi, des clopes et de l’alcool à vraiment pas cher. On charge tout ça dans les sacoches de Vapatrovitch vidées la veille. T’es vraiment sûr que de ne pas vouloir rester plus longtemps?
Sur le parking j’observe de loin Alain, je suppose qu’il tente une explication clairvoyante des éventuelles difficultés que nous pourrions avoir à rejoindre le pied à terre autrichien dans le temps imparti, carte à l’appui. Fifi est certain que ce sera du tout cuit, surtout avec l’assistance du GPS. Cool. On plie la carte, on se casse. On fera comme d’habitude, on verra plus tard avec le ressenti du moment.
Plein d’essence pas chère effectué et on débute la journée par le Passo di Foscagno et son tremplin au dessus de la voie ferrée. On arrive ensuite au pied du Stelvio où Vapatro doit nous quitter en bifurquant par un petit col plus au sud après le pic-nic.
A la recherche d’un coin ombragé on monte le col, en vain on s’arrête quasiment au sommet devant des tables en plein soleil. On va pas se plaindre du beau temps ! (les compères en Tigre et Trident partis devant à la faveur d’un court arrêt des Fifi, la montée s’est faite à bonne allure agrémentée d’une petite bourre avec un allemand, l’est bon ce col!).  Pause déjeuner. Michèle perturbée avec les multiples épingles du Stelvio, ce que l’on comprend aisément, sans doute le col plus dur du périple, Fifi décide de faciliter l’itinéraire par de la route plus roulante. Le groupe se scindera à Mérano. La grand route pour les Fifi, gage d’arrivée à l’heure prévue à l’appart réservé, la montagne pour les autres avec heure d’arrivée incertaine. Alain, Fifi, Cyrille et moi nous rappelons que de nuit le col avait été franchi rapidement, peut-être y- avait-il moins d’épingles ?
C’est le moment de la séparation, on souhaite bonne chance à Vapatrovitch qui repart en arrière sans savoir quand il arrivera et on en termine avec la descente de l’autre coté du Stelvio, de jour bien plus méchante que la montée, petite pensée pour Michèle tout du long. Les Speed-Street partent devant, je reste avec le Tigre.
Un arrêt rafraichissement et un fond de vallée bien chiant et surchauffé plus loin on rejoint Bolzano, et devinez sur qui on tombe, je vous le donne en mille, un Speed et un Street rouges chargés ! Arrêt parallèle pour eux aussi ce qui explique le timing. Comment vous dites, « Dauphinois un jour, Dauphinois toujours » ?!
Après les retrouvailles nous décidons de poursuivre la même route jusqu’au val Gardena et d’aviser là bas. Une fois là bas et quelques palabres plus tard on poursuit ensemble direction Cortina d’Ampezzo, on va pas se quitter maintenant !
Sur le passo di Falzarego avant Cortina , Alain ouvre la route à bon train, je suis juste derrière, les virages sont passés à vie allure, peu de circulation, on prend plaisir à empaler les virages. Un vague souvenir de bitume pas très accrocheur m’est à l’esprit tout du long, on arrive à la dernière épingle après le panneau d’entrée de Cortina d’Ampezzo, on ralentit, plus de crainte à avoir.
Pourtant le Tigre tombe devant moi.
Je ne comprends pas. La dernière épingle à droite abordée raisonnablement ne laissait présager aucune réaction de la sorte, néanmoins le pneu avant décroche, la moto se couche, rebondit légèrement sur la valise latérale droite, Christine ricoche d’autant, le Tigre pivote sur l’axe offert par la valise et poursuit sa course en suivant la trajectoire initiale pour finir par s’immobiliser sur le bas coté. A trois on relève la moto. Z’avez rien ?
Quelques égratignures pour les deux full cuir, deux éraflures sur le Tigre, la valise rayée, et une bonne déception conjointe à une légère blessure à l’amour propre pour Alain. Toujours on se maudit dans ces situations là, on sait ce que c’est ! Alors on évite les vannes du genre : « tu frottes les valises en virage maintenant ! »
On reste là un bon quart d’heure à essayer de déterminer les causes objectives de l’événement, la route déformée, le bitume pas accrocheur jusqu’à ce qu’Alain nous apprenne que lors du changement du pneu arrière, son tocard de mécano lui a gonflé le pneu avant à 2,8 bar. « Comme tu pars pour un long voyage dans les cols, je vais surgonfler un peu tout en laissant du grip » Et si je fais de l’autoroute, t’ajustes la pression à 3,5 bar ?
Le vrai problème est le repose pied passager droit cassé à la base de la fixation. Comme solution, Michèle doit emmener Christine en passagère, le Tuono et le Speed chargés par les bagages n’offrant pas de place arrière.
On poursuit la route ainsi jusqu’en Autriche, Fifi devant, les Filles sur la Street au milieu, et moi derrière, Alain quant à lui part devant à bonne vitesse pour conjurer le sort et retrouver ses sensations. On abat les kilomètres rapidement jusqu’à la frontière autrichienne.
Lienz 20h, le feu du centre ville passe au rouge. La Street des filles s’immobilise dans un fébrile équilibre.
Moment de flottement. La pointe de la botte Alpinestars gauche de Michèle tend vers le ciel m’évoquant les ballerines de Degas. La Street verse et tombe au sol, le top case s’ouvre laissant apparaître le précieux chargement, strings, dentelles et vêtements féminins, c’est ça l’indispensable!? J’ai presque envie de rire quand l’image forte de Million Dollar Baby  m’apparaît au moment où les casques des filles tapent la bordure du trottoir. Y’a pas de mal, mais sur le coup j’ai eu soudainement plus peur que lors de la chute du Tigre
Arrivée à l’appartement au pied du Gross. On dîne à l’hôtel motard juste en bas dans l’épingle que l’on abordait dans un hurlement de métal par le passé. Le patron motard nous indique les concessions Triumph aux alentours de bonnes augures pour le lendemain.
On finit la soirée comme les jours précédents au Whisky, Fifi est aux anges!


Le road book on s'en fout!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 03 août 2013 à 00:14:54
@vapatrovitch, merci pour le retour! D'accord tout est possible, mais comme on est en vacances faut qu'on puisse boire des coups le soir et pas être trop pressé le matin! :wink:
@Jackson. J'ai regardé les barèmes d'amendes suisses récemment, clair qu'ils plaisantent pas et je comprends mieux pourquoi les Suisses se trainent à ce point. T'aurais pas fait un gros excès des fois? :wink:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 03 août 2013 à 10:31:02
Hé ben!  c'était un festival ce jour là!...   :? 

Sinon, 2,8 a l'avant en duo, c'est un poil trop sans être délirant non plus (je met 2,7 dans ce cas là)  :siffle:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: alain38 le 03 août 2013 à 23:48:03
super de refaire le voyage sans budget essence
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 04 août 2013 à 18:39:46
Le quatrième jour. En route pour Villach.

« -Hello, I’m french ! Do you speak english ? I need a frame for a tiger sport, the new one do you know this model ? I need the right footset passenger.
- Yes I know it. Come on. »
On a un peu répété la traduction anglaise du repose pied passager, pas trop sûr de nous, néanmoins c’est à peu près le contenu du coup de fil d’Alain à la concession Triumph de Villach à 100 bornes de distance.
Alors go pour Villach en espérant trouver là bas un Tigre Sport et pas un vieux modèle, sinon il faudra tenter la concession d’Innsbruck beaucoup plus lointaine.
Les routes pour se rendre à Villach sont toutes chiantes alors on choisit la plus rapide en passant par Spittal, l’important étant d’arriver avant la fermeture de midi.
Sur le territoire autrichien, Michèle préfère restée passagère de Fifi. Christine monte sur le Tuono derrière moi et Alain sur son Tigre. Le temps est chaud et radieux, on laisse les combinaisons de pluie à la maison et on part pour de la route bien droite (par rapport aux routes jusque là). On empruntera même un bout d’autoroute entre Spittal et Villach par inadvertance. A la faveur d’un arrêt clope, Alain nous apprendra la chance que l’on a eu de ne pas s’être fait contrôler, une vignette étant obligatoire comme en Suisse. A bon ? Le mauvais état général du bitume me semblait expliquer la gratuité de la voie rapide.
Grace à l’aide du GPS et à la vue de Michèle surtout, on finit par trouver la concession Motorrad Klinik dans la zone commerciale nord de Villach. A peine sur le parking du magasin on aperçoit garé là un Tiger Sport tout neuf aux couleurs de la concession. On dirait que la chance nous sourit.
De le chance je me dis que j’en ai aussi. L’aprilia n’est pas tombée conjurant ainsi la malédiction dont on croyait Christine passagèrement possédée.
La pièce recherchée n’étant pas en stock, le gérant en accord avec son chef d’atelier propose à Alain de prélever le repose pied sur le Tigre garé devant la vitrine. Le Tigre qui appartient au chef d’atelier. C’est pas beau ?! La pédale de frein tordue est elle aussi remplacée par une pièce en stock.
Avant de partir on remercie sincèrement comme il se doit nos deux sauveurs et on va déjeuner dans le restau juste à coté.
Le menu est en allemand évidemment on ne comprend rien et la serveuse ne parle pas anglais. Le trublion de la bande qui nous a déjà beaucoup fait rire jusque là, j’ai nommé Fifi, se lance alors dans un mime des animaux de la ferme pour deviner les plats proposés. La vache avec ses cornes fait « meuh », la poule fait « cotte cotte », le cochon fait « crouic crouic ». La serveuse pouffe de rire, nous aussi.
Il serait temps que la patrie nous décore !
Pour la défense quotidienne de ses valeurs. Sur la route où Suisses, Allemands, Hollandais nous acclament régulièrement pour notre pilotage et notre savoir vivre. Pour notre capacité à communiquer avec les autochtones jamais prise au dépourvu. S’agissant de l’élégance française elle n’est pas démentie.
On remonte sur les motos. La chaleur est lourde, le ciel d’un dégradé bleu foncé profond. On se dirige vers le noir. On emprunte de la petite route de montagne pour contourner le centre de Villach. Aux premières gouttes de pluie on s’arrête comme pour revêtir les combinaisons de pluie laissées à l’appart. Alors on repart.On croise plus loin des motards abrités sur le bord de la route apeurés par quelques gouttes et une route juste mouillée.
Soudain des trombes d’eau s’abattent sur nous. Vision à moins de vingt mètres, obligation de lever l’écran du casque et de subir les nuées de piqures de gouttes dans les yeux. Je distingue une silhouette de camion en sens inverse aussitôt accompagnée d’une vague qui achève de me détremper jusqu’à l’os, je bois presque la tasse.
Retour dans la vallée, la pluie s’arrête immédiatement, les routes sont sèches, la température élevée.
Le temps de rejoindre Hermagor et je suis quasi sec. Parfait pour le tour de circuit ! C’est comme ça qu’on appelle la route à venir depuis la version précédente du trip et on compte sur elle pour nous donner le plein de sensations de la journée.
J’aborde les deux premiers virages pas trop vite histoire de reprendre les marques de cette route incroyable tracée au milieu de nul part. Dans le rétro deux casques surmontant l’optique d’un Speed rouge me colle au cul. Toujours prêt le Fifi ! Alors la poudre tonne !
De grandes courbes au fort dénivelé s’enchainent avec de secs virages à plat pendant dix bornes, le bitume est parfait, la route déserte, un vrai bonheur jusqu’au sommet! Fifi a du lâcher le morceau un peu avant sous les coups de poings dans le casque de sa passagère. La descente de l’autre coté est très sinueuse aussi mais le bitume plus incertain, on finit plus calmement.
On achève la journée par de la route moins joueuse si ce n’est la montée d’Iselsberg et l’hôtel dans l’épingle qui est désormais l’entrée de la voie des stands.
Demain on ira en Slovénie où il ne pleut jamais.

Le petit itinéraire du jour, un peu plus de 200 km:
https://maps.google.fr/maps?saddr=Iselsberg,+Autriche&daddr=Obervellach,+Autriche+to:Villach,+Autriche+to:Bad+Bleiberg,+Autriche+to:hermagor+to:Iselsberg,+Autriche&hl=fr&ll=46.80194,13.301697&spn=0.501046,1.198196&sll=46.764795,13.349762&sspn=0.511267,1.196823&geocode=FVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw%3BFbcbzAId-2jJACkb6Y2sQ0t3RzFcvoIa3F8RxQ%3BFbAwxwId_FfTACk3QSl7N4NwRzHk9-8AZp5JrQ%3BFU5yxwId_r3QACkRHS7-33d6RzFVRhSH0o_4Rw%3BFQpyxwIdYg3MACkngBUXfgl6RzGUkf4JUt4WLA%3BFVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw&oq=ise&dirflg=ht&mra=ls&t=m&z=11
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 05 août 2013 à 10:14:05
 :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: fifi.38 le 05 août 2013 à 14:54:27
t'ain, c'est super bon  :(
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 05 août 2013 à 15:06:29
Clair que ça fait envie!...   :(  Enfin, la balade hein! pas les problèmes!...   :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Guilbar le 05 août 2013 à 16:35:55
Bourrask  :+1:

La prose est de grande qualité et pleine d'humour.... j'adore !!! La suite , la suite....  :super: :D
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 05 août 2013 à 21:42:51
Trop galere a lire sur la tablette
Mais ça fait envie  :(
Je decortiquerai tout ça au retour
Ça me motivera peut être à faire le mien  :siffle:
 8)
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: kéziah le 05 août 2013 à 21:53:35
 :+1: Trop fort  :super: Moins cool pour les chutes mais ça fini bien  :)
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 05 août 2013 à 22:22:42
Le cinquième jour. La Slovénie.

5h30 comme la veille je suis réveillé par les mouches !
Ces saletés de mouches qui pullulent par dizaine autour des assiettes le soir quand on dîne et qui dès les premiers rayons du soleil reprennent leur danse frondeuse sur la moindre surface de peau offerte à l’air libre. Fait déjà chaud de bon matin, je me calfeutre tout de même dans mon duvet sarcophage pour stopper les attaques répétées et me rendormir.
7h15, je suis à nouveau réveillé…
Je ressens une présence de plus grande ampleur cette fois dans la cuisine (Je dors sur un matelas gonflable dans le séjour-cuisine. A la base l’appartement retenu était prévu pour quatre personnes quand je me suis incrusté pour la formule semi camping au dernier moment, un mois et demi avant le départ qu'en même. Trop short pour envoyer un mail…Pas moyen de se défaire de l’organisation bouzeuse!). C’est Fifi qui s’affaire devant l’évier, je retombe dans une demi inconscience.
Soudain la cafetière se met en branle. Le percolateur souffle sa vapeur, le café coule, je comprends que c’est parti pour un quart d’heure.
Fifi tu vas prendre cher aujourd’hui!
Petit-déj café avalé pour tout le monde direction la Slovénie, sa station service en zone détaxée, ses cols aux noms imprononçables et son étape restau pas cher. On est pas organisé alors on fait toujours pareil. On ne change pas une équipe qui gagne !
Pour trouver la frontière slovène faut retourner quasiment jusqu’à Villach et donc réemprunter une partie de la route de la veille. Pas dommage, on va se refaire un tour de circuit, en descente cette fois!
Sur la voie d’entrée du circuit Fifi nous arrête pour pisser alors que devant nous un motard en sportive s’apprête à regagner le terrain de jeu. C’était peut-être un local, ça aurait pu être fun et instructif.
Fifi multiplie les erreurs aujourd’hui !
On en profite pour fumer. Deux autres motards passent en roadster sport 600, je crois même reconnaître une de ces motos très peu répandues, une Street Triple il me semble. Bon maintenant Fifi tu jettes ta clope et on y va, là tout de suite, maintenant, faut qu’on aille en Slovénie !
A la montée il y a plus de monde que la vieille, entre autre un papa et son gamin de 5-6 ans chacun sur leur vélo à monter cette cote de 20%, alors on évite de passer en trombe. Au sommet la ligne de départ pour la descente, un flic, deux virages plus loin la route est libre!
Encore plus sensationnelle qu’à la montée cette route ! Et l’impression de littéralement plonger dans ces grandes courbes que l’on peut aborder, déjà, avec pas mal d’angle, alors la corde, la sortie j’en parle même pas ! Finalement, les deux motards aperçus plus tôt s’avèrent être allemands.
Dans mon vocabulaire, allemand devient désormais et définitivement synonyme de « traine teub ». Enfin moins que suisse qu’en même qui serait plus tôt le synonyme de « marche arrière » ou de « je-m’arrête-je-descends-et-je-passe-le-virage-à-la-poussette » à voire.
Gros temps fort de la journée, la montée du Korensko sedlo avant la frontière solvène. T’as beau relever la tête le plus haut possible, la ligne droite emplie tout le champ de vision, comme un mur infini sans horizon. La sensation est très singulière.
Ensuite arrivée sur le poste de frontière et son char d’assaut démilitarisé, débrayage du moteur accouplé à l’Akra full bordel 30 mètres avant dans la descente, contrôle des papiers d’identité et à nous la boutique aux vices détaxés !
Finalement on est un peu déçu, seules les clopes sont à moitié prix, pour le whisky et autres tentations c’est le même tarif qu’en territoire français.
Note pour le prochain trip : acheter toute la consommation d’alcool à Livigno. Prévoir une valise vide à l’aller.
Rectification, demander à Vapatrovitch de venir avec une valise vide.
Kranjska Gora, arrêt café allongé, café ristretto, chocolat au lait, coca, deux bières, faut deviner les personnages attachés à chaque boisson, attention y’ a un piège. Et on est reparti pour le col de Vrsic, sa rivière turquoise du début asséchée cette année, ses épingles en pavés et les premières gouttes de pluie.
Le sommet franchi, la pluie nous accompagne pour la descente. On s’arrête au restaurant habituel pour la pause de midi. Fifi retrouve un de ses nombreux amis croisés tout au long du voyage, un dauphinois belge ici. On nous avait pas parlé en français depuis quelques jours, on est content même si l’exotisme en souffre.
Il pleut toujours alors que vient le moment du départ, cette fois les combinaisons de pluie emportées vont servir pour le Passo di Predel, le Passo di Nevea et tout le Canale di Raccolana. Les étroites épingles dans les tunnels franchies, me reviens en mémoire, au bout de la route, un café italien à Chiusaforte. On s’y était par le passé abrité du soleil sous une terrasse couverte. Cette année ce sera de la pluie, ainsi soit-il. Par la sorte le café peut, me semble t-il, entrer dans la longue liste des lieux de culte du pèlerinage de notre chef de groupe et guide spirituel Alain. Presque on dirait une secte !
On repart pour le col de Pramollo sous la pluie qui nous abandonnera dans le fond de vallée autrichienne à proximité d’Hermagor. Je laisse tomber un troisième passage sur le circuit pour éviter à Fifi un nouveau massage des cervicales. Direction maintenant une nouvelle réminiscence de sensations via le col situé entre Kotschach et Oderdrauburg.
Je pense que Fifi et Alain ont reconnu la route 20 bornes avant le col. Le jeune y va pas nous la faire, ils ont du se dire!  Aiguisés, prêts à envoyer dès la première épingle, qu’importe les passagères, la route ils la connaissent par cœur. Gavage !
C’était bien marrant ! Pour résumé Fifi a subi une nouvelle nuée de coups de poings et Alain s’est défait de son anxiété dans les épingles à droite.
Retour à l’écurie.
Demain sera la dernière journée en Autriche, après il faudra penser au retour.

L'itinéraire, 300 km:
https://maps.google.fr/maps?saddr=Iselsberg,+Autriche&daddr=hermagor+to:Kranjska+Gora,+Jesenice,+Slov%C3%A9nie+to:Trenta,+Tolmin,+Slov%C3%A9nie+to:Chiusaforte,+Province+d'Udine,+Italie+to:Iselsberg-Stronach,+Autriche&hl=fr&ie=UTF8&ll=46.608884,13.342209&spn=0.499537,1.003189&sll=46.495083,13.436966&sspn=0.513821,1.196823&geocode=FVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw%3BFQpyxwIdYg3MACkngBUXfgl6RzGUkf4JUt4WLA%3BFTFMxQIdclrSACn1ig-Y5Xx6RzHend-7guIQ3A%3BFa-5wwIdM93RACmPOB-7LGJ6RzGWr_vWZklZcg%3BFYckxAIdVR3LACnFLK4TMBR6RzFZQdRCjRGVPg%3BFRGxygIdj_3DACmnRUEc2lx3RzEZDCP6nveYOw&oq=isel&dirflg=ht&mra=ls&t=m&z=11
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 06 août 2013 à 10:42:41
Toujours excellent, je note que tout les prétextes sont bons pour pouvoir encore plus lester mon enclume :lol:

Et Alain peut se proclamer expert en cassage de support de cale pied, ça fera que le 3ème.. :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: fifi.38 le 06 août 2013 à 16:19:03
 :(
le contact avec les vieux te bonifie  :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 07 août 2013 à 19:34:22
Ah, les cols slovènes, ses épingles en pavés, et ses troupeaux d'Allemands belliqueux... :D
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 07 août 2013 à 20:42:54
Ah, les cols slovènes, ses épingles en pavés, et ses troupeaux d'Allemands de Lapins belliqueux... :D

 :mrgreen:
Titre: Re : Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 07 août 2013 à 21:08:47
Ah, les cols slovènes, ses épingles en pavés, et ses troupeaux d'Allemands de Lapins chicanes mobiles belliqueux... :D

 :mrgreen:
Plus realiste
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 07 août 2013 à 22:07:25
Le sixième jour.
L'Autriche pour les anglaises, la mère patrie pour l'italienne.


Les nombreux nuages agglomérés dans le ciel crépusculaire de la veille laissent place ce matin à un ciel bleu limpide. Réveil et petit déjeuner tranquilles. Fifi bien briefé la soirée dernière aura subi deux heures à regarder les véhicules passer sur la route en contre bas à nous attendre.
Aujourd’hui les amoureux décident de partir flâner vers le glacier du GrossBlockner, paysage incontournable pour qui n’est jamais venu jusqu’ici. Qui plus est ce sera une journée de repos en prévision de la grosse étape du lendemain.
Pour ma part je connais déjà le Gross et je n’ai que l’Aprilia. Pas de romantisme en prévision mais du hardcore avec les routes italiennes taillées comme des pistes de kart juste de l’autre coté de la frontière.
Au départ les couleurs se séparent, le rouge pour la romantique Autriche, le noir pour la sulfureuse Italie.
D’abord la droite vallée jusqu’à la frontière et la ville de San Candido pour bifurquer vers le Passo di M. Croce di Comelico, pas très intéressant finalement et très fréquenté. Ensuite à partir de Padola la route est comme dans mon souvenir, le relief moins abrupt, les virages étroitement enchainés les uns avec les autres, le bitume parfait et déserté. Il en sera de même jusqu’à Ravascletto en passant par Sappada.
Peu après Ravascletto ce sera la petite route perdue et torturée déjà empruntée par le passé, le col aux dénivelés impossibles et à l’étroitesse parfois suffocante. Je n’y suis pas encore.
J’obtempère au panneau signalétique m’indiquant à un kilomètre la bourgade italienne convoitée, et m’engage sur un semblant de route qui m’évoque de prime abord de vagues souvenirs.
Au bout de quelques kilomètres je me rend à l’évidence, ce tracé est une découverte.
Ca monte de plus en plus, le bitume s’étrécit à mesure, un panneau danger « route sans barrière » est planté sur le bord, les épingles semblent connectées directement avec le fond de la vallée, les premières sensations de vertige apparaissent. L’ascension s’achève avec le bitume qui laisse place à une piste de terre et de gravier large comme une vieille Fiat 500. Jamais de demi-tour !
La piste est sans difficulté, pas d’ornière ou autre piège soudain, ce qui m’incite à poursuivre malgré la sensation de vertige de plus en plus oppressante. Premier virage à l’équerre et la vue sur le précipice s’offre à moi ! Deux milles mètres de tyrolienne qu’on pourrait implanter là jusqu’à la ville tout en bas ! Le cauchemar du jeudi soir et des cours d’escalades effectués deux ans auparavant me revient en force. L’initiation prolongée n’ayant fait qu’accroître ma peur du vide.
Alors je regarde loin devant. De ma position j’ai une vue globale sur cette strie à flanc de montagne. Je l’observe longer les reliefs saillants et devine sa présence sur les faces invisibles. J’estime sa longueur à 5-6 kilomètres pour la partie émergée de l’iceberg vert. Pour la partie cachée et le sommet j’espère juste que « ça passe ». Aucune envie de faire demi-tour.
Malgré les filets de nylon bleu comme garde-fous dans les virages les plus serrés, je reste fébrile.
Deux cyclistes à contre sens me redonnent confiance sur l’issue du col. Je m’arrête pour admirer le panorama, récompense de l’épreuve.
Au détour de la montagne apparaît alors un motard debout sur une 1200 GS équipée des typiques valises métalliques rectangulaires. Grand coucou respectif de la main. Suit un second puis un troisième.
Me vient en tête la sentence d’Alain et Fifi « tout le monde dit que la GS est la meilleure moto de la production, sauf nous ! »
"Alors les traine… les Allemands, z’êtes pas impressionnés de croiser un streetfighter tout carbone et Olhins sur une route pareil ?" M’enorgueillis-je.
En fait encore légèrement tétanisé par le vertige, je me jetterai volontiers à terre pour les supplier qu’ils m’apprennent si la fin du calvaire est proche !
Faut en finir, je repars.
Trois kilomètres plus loin au détour d’un virage, soudainement un bitume noir flambant neuf reprend ses droits sur la piste, mais le passage est barré par un cheval au milieu de la route.
Pas un canasson de trait, une vraie bête de course haute et élancée, élevée à l’air de haute montagne, les muscles saillants. Le bestiau doit être jeune. Il me fixe d’un air de défiance visiblement pas du tout impressionné par ma présence.
"Allez tu t’es trompé de film, c’est pas une séquence d’Easy Rider ici, alors on va éviter l’analogie entre l’équidé et la moto, fais moi le plaisir de dégager vite fait de mon chemin."
Finalement je passe tout doucement en accélérant un peu au passage de son arrière train, sait-on jamais…
Et à moi la descente bitumée ! Apaisé, je descends à toc jusqu’à la vallée.
Je retrouve mon point de départ à coté de Ravascletto ; j’ai tourné en rond à l’évidence.
Je laisse tomber le petit col que je cherchais initialement, trop soft finalement et me dirige vers le col de Pramollo emprunté la veille sous la pluie, aujourd’hui sec. Top col !
Un dernier adieu au circuit après Hermagor et je rentre à l’appart.
C’est la dernière soirée en Autriche avant la grosse étape jusqu’à Chur en Suisse. Fifi déchainé nous fait beaucoup rire.
Fifi c’est le Joe bar team à lui tout seul !
C’est ce que je me dis à l’écouter. Presque j’aurais du prendre des notes…dur aveux.
Demain on partira à 8h, alors avec grand plaisir c’est Fifi qui nous lèvera à 6h30 !

Mon itinéraire:
https://maps.google.fr/maps?saddr=Iselsberg,+Autriche&daddr=San+Candido,+Province+autonome+de+Bolzano,+Italie+to:46.5710415,12.4836019+to:Sappada,+Province+de+Belluno,+Italie+to:Ravascletto,+Province+d'Udine,+Italie+to:46.5612099,12.9116341+to:Zovello,+Province+d'Udine,+Italie+to:Pontebba,+Province+d'Udine,+Italie+to:Hermagor,+Autriche+to:Iselsberg,+Autriche&hl=fr&ll=46.620204,12.910995&spn=0.533388,1.106873&sll=46.64048,13.052444&sspn=0.512446,1.196823&geocode=FVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw%3BFTsLyQIdyWK7AClXMnWRFSt4RzGJ3dosKTRsjw%3BFSGexgIdEXy-AClnx_pvBcV5RzEXO1WBum7zNg%3BFYGTxgIdepDBAClFF1b7Zeh5RzEQVpEVhwkHBA%3BFTf9xQId9izFACnVqcAFuPB5RzEAb5EVhwkHBA%3BFbl3xgIdEgTFACnhQb3Ln_B5RzGqV0Cqob932Q%3BFesBxgIdOZrFACnTN41fOvd5RzEhtGDEg-hjCQ%3BFdOhxQIdhgnLACmzcrSl3BF6RzGyowTVDQ_0kQ%3BFQpyxwIdYg3MACkngBUXfgl6RzGUkf4JUt4WLA%3BFVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw&oq=isels&dirflg=ht&mra=ls&via=2,5&t=m&z=11
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 09 août 2013 à 00:07:23
Le septième jour. Iselsberg - Chur.


6h30, j’entends une faible sonnerie de réveil dans une des chambres voisines. A mon grand étonnement c’est Alain qui pénètre ma chambre-cuisine-séjour.
Fifi n’émerge qu’à 7h comme si le dernier jour les habitudes s’étaient inversées entre les lève-tôt et les trainards du matin.
C’est le moment de ranger les vêtements et accessoires dans les valises en essayant de se remémorer leur place respective du premier jour.
Avant le départ chacun avait pris studieusement le temps de préparer et d’étudier les solutions les plus rationnelles pour le chargement concernant la répartition du poids et des masses volumétriques, l’accès rapides aux éléments de premier secours comme la combinaison de pluie, la paire de gants hiver, la polaire ou la boisson irlandaise énergisante.
Je me souviens du carrefour Bassens, chacun arborait le sourire satisfait du grand départ. Le sourire d’une première victoire accomplie, la prouesse d’être parvenu au point de rendez-vous la moto idéalement chargée sans que rien ne se casse la gueule.
Encore une fois pas Vapatro, qui lui s’est pointé à la one again comme d’hab. Mais avec des vraies valises neuves…de sa part c’est presque un aveu.
Aujourd’hui je jette tout en vrac dans les deux sacoches, je tasse, je force et m’excite sur les fermetures éclair. J’ai la première compèt du jour à remporter !
Ouais, d’apparence on se la joue tranquille, on est pas pressé. Mais en réalité, et même si personne ne l’avouera, chacun sait que le premier qui aura chargé sa brêle, le premier sur la ligne de départ aura déjà remporté peut-être l’unes des plus belles épreuves de la journée. La récompense ?
Une clope à la main, regarder avec nonchalance les autres achever leur chargement.
Pour les non fumeurs, on peut au choix vérifier la pression des pneus, graisser la chaîne ou ajuster le niveau d’huile moteur.
L’idéal c’est le combo !
Ce matin là on proclame l’ex æquo (je ne veux pas me brouiller avec mes acolytes).
On dit auf wiedersehen à notre logeuse et on monte sur les motos maquillées en Grosse Bertha pour une longue étape jusqu’à Chur en Suisse.
A Lienz on prend  la route de la vallée jusqu’à Brunico au détriment du Passo di Stalle et de son feu à sens unique. On a des bornes à abattre et pas l’envie de patienter une heure devant un feu rouge. On vise le Passo di Giovo au départ de Vipiteno. Là bas pause café pendant laquelle la décision sera prise qu’une fois le col franchi, Fifi et Michèle rejoindront Merano pour achever l’étape par de la route « facile », Alain, Christine et moi bifurqueront vers le Passo del Rombo pour une étape complète de montagne.
Au passage du Giovo, je me dis que cette année décidément personne n’aura voulu jouer avec nous, pas même l’Audi doublée deux fois, pourtant quasi un modèle de course. Mais où en profitent-ils tous ces Allemands et Suisses de leurs autos de sport à 150 K€ ? Sur les voies d’insertion des autoroutes limitées à 110 ?
A Leonardo on se sépare donc.
Pic-nic pour nous à l’ombre d’un soleil de midi cuisant. On retrouve un peu d’air frais au sommet du Rombo et de sa route à péage.
Peu après Solden arrêt ravitaillement des motos et rafraichissement des humains dans une station service autrichienne. Au sortir de la boutique, pourtant réhydratés, une apparition de la Bible se matérialise devant nous sur le bitume des pompes à essence.
La vieille Ducat 900 SS gris métal de Guido Braseletti est là !
Son pilote une femme, de 20 ans l’ainée de sa machine, une longue chevelure ébouriffée de même couleur que sa monture.
Un témoignage pictural aurait été justifié, mais on a pas osé sortir l’appareil photo…
Sur cette vision on repart direction la Suisse en évitant une partie de la vallée suivante via des petites routes de montagne étroites et désertées hormis des cyclistes.
Retour à la vallée néanmoins pour le passage de l’Autriche à la Suisse où on ne se gêne pas sur ces larges lignes droites pour augmenter un peu la vitesse moyenne.
Appel de phare d’une moto en sens inverse. Traversée du village suivant, petite montée dégagée, je suis en tête du binôme à vitesse modérée. Soudain un individu sorti de nulle part lève le bras dans ma direction pour m’indiquer l’arrêt.
Je reconnais immédiatement la version saison printemps été de l’uniforme international de police et la chemisette bleue. Ne sachant plus vraiment dans quel pays on est, tellement proche de la frontière Autriche-Suisse, j’espère qu’il est Autrichien. Les Suisses paraît-il qu’ils ne déconnent pas ! Je m’arrête avec bonheur à coté de la voiture de la Polizei autrichienne.
Il s’adresse à moi en allemand. Je coupe le moteur, retire le casque et les bouchons d’oreille. Désormais il parle anglais.
« Vous avez été contrôlé à 72 km/h pour une vitesse limitée à 50. »
Petit hochement des épaules confus de ma part. Je parle tellement mal anglais et puis j’ai rien à dire à part que:
Que depuis une semaine je roule le nez au vent sans compteur de vitesse, à l’intuition. Que c’était vraiment cool dans les cols à rouler sans jamais regarder autre chose que le compte tour ! Que pour toutes ces sensations, maintenant je veux bien passer à la caisse. Alors combien je gagne, 90, 180, plus?
Le flic, il a une bonne tête, il est souriant et ouvert ce qui change de ses homologues français. Il est accompagné d’un plus jeune.
Il annonce « forty euros » (soulagement !) et prévient Alain et Christine qu’eux aussi étaient en infraction mais pas verbalisables puisque dans ma roue arrière.
A la vue du permis français il discute en allemand avec son jeune collègue. Ils reviennent vers nous.
En cœur ils nous demandent à quoi peuvent nous servir les petits tabourets pliables décathlon harnachés à l’arrière du Tuono.
« Is it for fishing ? »
« No, it is a seat for camping. »
« Where do you come from and where are you going? »
« From Slovenia and we’re going to Chur. »
Finalement je paie 30 euros, on leur a fait un peu pitié je crois, je signe le PV et on repart après un grand signe d’au revoir de la main.
Plus tard on se partagera le montant du PV à nous trois. Grande classe.
En attendant on continue la route jusqu’à Davos en passant par le Fluelapass pour redescendre ensuite sur Tiefencastel et remonter enfin sur Chur via un dernier col.
Sur la route de Chur vers 20h on tente plusieurs campings. Tous sont réservés au camping cars.
On se dit alors qu’on pourrait tenter l’hôtel. Devrait y avoir moyen de négocier les tarifs des chambres libres à cette heure ci. A la deuxième tentative, bingo !
A nous la chambre double de 60 m2, ses deux salles de bains, ses lits de 2x2m et sa place de parking en sous-sol fermé. On s’est pas emmerdé, on a tout laissé sur les motos hormis les vêtements légers du soir.
Dîner au restau de l’hôtel et au lit à 22h30 après cette journée bien fatigante.

La route, 450 bornes:
https://maps.google.fr/maps?saddr=Iselsberg,+Autriche&daddr=Vipiteno,+Province+autonome+de+Bolzano,+Italie+to:San+Leonardo,+Province+autonome+de+Bolzano,+Italie+to:46.8908,11.130884+to:S%C3%B6lden,+Autriche+to:Wenns,+Autriche+to:Davos,+Suisse+to:Lenzerheide,+Vaz%2FObervaz,+Suisse+to:Chur,+Suisse&hl=fr&ie=UTF8&ll=46.890232,11.324158&spn=2.002748,4.045715&sll=46.793478,9.977646&sspn=0.510995,1.196823&geocode=FVC6ygId0BDEACk95DR8Z1x3RzF5iLR0UMELbw%3BFYCGywIdk3auACntTyuRQFOdRzH5_NYp3pHP7A%3BFbxOygIdm5irAClFh-q-YLGCRzG2gBsfbGqRuw%3BFTB_ywIdBNipACkt5wqXu8qCRzGnVfTUZRRHXQ%3BFceizAIdNvenACnHGihUWzKdRzE_38MurtsoTQ%3BFXG8zwIdUL6jACnvbkBw8tucRzGiasoqmvzEHA%3BFfgcygId6gGWACmdpWTfEKGERzHYli3fiQYz0A%3BFdkFyQId4NWRACl5w2z_gpWERzG1w8_caYNK6w%3BFS78ygIdyl2RAClVW_eKdseERzEwHwHXpnhPKw&oq=lenz&dirflg=ht&mra=ls&via=3&t=m&z=9
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 09 août 2013 à 13:24:27
C'est clair que c'est moins chère que les 1000€ de Jackson en Suisse!...   :mrgreen:   :lol: :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: jackson-38 le 09 août 2013 à 23:55:38

Ah ils sont sympa en Autriche mieux que les petits Suisse car en plus de l'amende j'ai reçu un courrier pour payer 240€ de frais de tribunal maintenant je vais traverser la Suisse en velo!!.Une petite photo de notre road trip avec un pote en Catheram ça marche fort en montagne j'avais parfois du mal a le suivre.
Super votre périple  :+1: pour ce CR trés détaillé.
Si vous faites une ballade en Bouzelande prévenez moi cela fera plaisir de rouler avec vous. :lol:

(http://imageshack.us/a/img843/6756/0h9p.th.jpg) (http://imageshack.us/photo/my-images/843/0h9p.jpg/)
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 10 août 2013 à 09:40:29
Pas mieux!...   :mrgreen:   :lol:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 11 août 2013 à 22:28:32
C'est clair qu'une bonne auto bien conduite ça peut être redoutable sur de la petite route. Me souviens d'une bonne bourre avec une subaru sur une petite route du Beaujolais, c'avait été sport!
Quand les autres bouzeux seront rentrés de vacances et si on organise une virée, on vous préviendra. :wink:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 14 août 2013 à 01:20:56
Le huitième jour.


On quitte l’hôtel un peu en retard pour le rendez-vous de 10h avec les Fifi à Ems, premier bled après Chur sur la route de la Furkapass.
10h 15 passées, on scrute de manière méticuleuse les parkings, cafés, espaces ombragés, bosquets, toilettes, établies ou de fortune, mais aucune de trace de nos compères.
Alors on continue en se disant qu’ils ont du partir devant et qu’on les retrouvera immanquablement plus tard.
Un peu plus loin à la faveur d’un embouteillage à l’intersection de la route pour la Furka, je perd de vue Alain et Christine. J’ai continué tout droit, pas eux. Je les rattraperai rapidement.
Au départ je respecte sereinement la « limite générale ». Puis rapidement dépité par mes faibles capacités en calcul mental lorsque j’essaie de suivre le décompte des panneaux kilométriques (le trip de la moto est HS), j’accélère comme aimanté par les motos à l’horizon.
Finalement j’arrive à Disentis, l’étape obligée 50 bornes plus loin. J’ai déposé tout ce qui roulait et oublié jusqu’à l’existence même de la marée chaussée...pourtant toujours pas trace ni des Fifi ni des Alain !
Z’ont testé l’Octane 100 ou bien ?!
Sais pas pourquoi, je m’entête. Doivent être à Andermatt au pied de la Furka, dans un café à boire un ristretto, un café allongé, un chocolat, deux bières. Manque le coca.
Mais qui boit les demis ?
Alors j’enquille sur une rapide montée-descente de l’Oberalpass. Sans surprise je découvre qu’ils ne sont pas, non plus, à Andermatt.
Soudainement mon attention est toute retenue par autre chose. Hop les Fifi Alain deviennent lointaines préoccupations. La lumière est ailleurs. Et elle est rouge plastique japonais.
Y’a un groupe de Suisses devant moi!
Presque on dirait une invitation formelle! Très poli j’accepte.
Sur les deux cols on en profitera même pour batailler avec des Allemands. A la sortie du tunnel au sommet du Systenpass je m’arrête au bord du lac, la diplomatie française honorée.
Maintenant j’attends.
A midi le coup de soleil vient très vite. Les Triumph rouges elles se pointent à 14h.
Des retrouvailles entre les Fifi et Alain au tout départ après ma disparition et un arrêt déjeuner plus tard, c’est maintenant qu’on se retrouve.
Le groupe reformé on descend le Systenpass sous une chaleur écrasante. En bas c’est pire. 40° minimum.
Au sommet du Grimselpass on trouve la fraicheur. Et la pluie.
A vrai dire quelques gouttes d’abord, un cataclysme après.
Avant, petit arrêt de Fifi et Michèle pour revêtir les combinaisons de pluie bien loi d’imaginer ce qui les attend, ou pas, plus loin. Pour ma part je n’y consens qu’en cas de force majeure et surtout pas pour trois gouttes sinon ça porte malheur. Alors je repars. Le Tigre lui ne s’est même pas arrêté.
C’est chacun pour soi.
A l’orée du passage du col, une trouée bleue dans le ciel me réconforte dans mon choix. Au sommet une petite accalmie. Très courte.
Le vent brutalement se lève. Le lac mitoyen à la route projette une déferlante devant ma roue. La pluie tombe abondamment. Vaille que vaille je m’engage sur le non échappatoire de la descente.
Je regrette immédiatement.
Les voitures devant roulent au pas, les vagues brisées s’échouent au niveau des rétroviseurs. Le réseau enterré de récupération des eaux est submergé, dégueulant de petits geysers de 30 cm de haut par ses regards. Un mélange de terre et de gravier raviné depuis la montagne achève la vision. Je ne vois plus rien.
Quelle merde le pinlock Shark !
Et tout disparait. La pluie s’estompe. Je remonte la file de bagnoles arrêtée à un feu de chantier pour me positionner au coté de la moto en attente.
Christine lance un hourra !
Ca fait plaisir de les retrouver. On achève la descente calmé par nos ardeurs.
En bas dans l’attente de Fifi et Michèle quelques autres téméraires se réjouissent de l’épreuve passée.
Cinq minutes après c’est le défilé des motos.
Les combinaisons de pluie des premiers sont sèches, les suivants sont en t-shirt. Arrivent enfin nos amis tromphistes noir et jaune fluo, immaculés. « Non mais en fait c’était léger comme pluie.»
« Cinq minutes on aurait attendu ! On serait arrivé au sec sans connaître le déluge. » C’est ce qu’on se dit secrètement. Mais on regrette surtout notre connerie. Avec des témoins elle aurait été preuve de bravoure ! La prochaine fois on vient avec une Go Pro.
On abandonne l’idée du belvédère de la Furkapass et on part pour la vallée de Sion où l’on retrouve la fournaise.
On accompagne Fifi et Michèle jusqu’à leur hôtel de Conthey, en projetant une étape de camping, la frontière passée, vers Chamonix. On ne se l’avoue pas mais on sait déjà qu’il n’y aura pas montage de tente ce soir. Ce sera Tullins, rien d’autre. Moi ça me va. Alors je fais comme si j’avais pas compris.
A Martigny court arrêt « nostalgie par avance ». On abandonne les tentes à la frontière ?
Ouais, on prend ici la décision solennelle que c’en est fini du camping. La prochaine fois ce sera lits larges, draps blancs, salle de bain serviettes, bagages réduits, motos légères et la route à point d’heure tous les jours ! Croix de bois croix de fer !
Pour signature des accords, arrêt pizza à Chamonix.
Avec l’obscurité on repart pour la route empruntée à l’allée.
Roues en ligne le phare du Tigre éclaire fort, en virage pas de miracle. Vapatro nous manque ! Alors arrivé à Chambéry on se dit qu’on lui ferait bien un petit coucou.
Nos dernières forces jaugées on vise raisonnablement Tullins au plus court.
A 0h30 le but est atteint, le voyage terminé, le souvenir déjà là.
C’est quand qu’on repart ?




L’épilogue.
Le lendemain départ 13h de Tullins sous le cagnard.
En haut de la Placette, en sens inverse un Speed rouge chargé suivi d’une Street.
« Dauphinois un jour, Dauphinois toujours ! »
Arrêt clope au revoir dans les règles. C’est reparti pour la Chartreuse jusqu’à Chambéry et le col de l’Epine ensuite.
Je retrouve la vallée sous une chaleur écrasante.
Comme l’impression de me répéter !
Foudre, pluie et tonnerre m’accompagnent pour les 50 derniers kilomètres.
La combinaison de pluie je la sors avant les premières gouttes de pluie cette fois-ci. Personne ne le saura.
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: NiNi le 14 août 2013 à 13:00:36
 :applause:  :applause:  :applause:

belle épopée !

vite des images !!!!!!!!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: LeoAnderson le 14 août 2013 à 15:07:28
y'a pas à dire ça fait méchamment rêver !!!  :mrgreen: :super: :applause:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Guilbar le 14 août 2013 à 15:30:43
Un véritable talent de narration !!!  Très sincèrement !  :D :D   :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 15 août 2013 à 08:14:32
 :applause: :+1:

une fois rentré en France difficile de se dire qu'il faut s’arrêter pour la nuit :mrgreen:

nous aussi nous sommes rentrés sous la plus
mais je n'ai pas perdu Chris en route  :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 11 septembre 2013 à 23:13:04
Petit moment nostalgie je viens de tout relire...C'était pas mal!
On attend toujours les photos de Fifi (après sélection) et le cr du périple de Nono :wink:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Domdom le 12 septembre 2013 à 14:02:04
j'veux re-rouler !!!!!!!!!!!!!  :cry:


Merci en tout cas pour ce CR  :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: alain38 le 12 septembre 2013 à 19:32:06
fifi est censé me donner sa carte mémoire pour que je m'en occupe................................
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 12 septembre 2013 à 19:39:44
Faut que j'm'y mette :siffle:
Mais sans les tof de la moitié du voyage ch'uis pô motivé :?
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 15 septembre 2013 à 12:15:32
Petit moment nostalgie je viens de tout relire...C'était pas mal!
On attend toujours les photos de Fifi (après sélection) et le cr du périple de Nono :wink:

Yep, vivement les 4867 photos de Fifi, ça nous occupera pendant l'hiver :mrgreen:

Pour l'année prochaine, je rejoint le camp des merdes italiennes noires, j'ai commencé à préparer Interceptor, j'ai peur de me mettre à rouler à gauche là où il faut pas si je garde la Tromph... :siffle: :mrgreen:

Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: CoinCoin le 17 septembre 2013 à 12:19:10
J'me fais chier au boulot, je tombe sur ce CR...
J'ai tout lu, quasi d"une traite, juste le temps de me faire un café que j'ai siroté tranquillou à partir du 6eme jour.
J'étais avec vous dans virages tellement c'est bien raconté. Merci pour le moment d'évasion.
 :+1:
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Domdom le 18 septembre 2013 à 14:45:30


Pour l'année prochaine, je rejoint le camp des merdes italiennes noires, j'ai commencé à préparer Interceptor

Tu parles de ton 1/2 RSV ?
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 19 septembre 2013 à 08:22:50
Yes :wink:

Encore un machin qui ne ressemblera à rien :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Mrbrikolage le 19 septembre 2013 à 12:30:44
(http://alain38.jalbum.net/autriche%202013%20nous/slides/IMG_0349.jpg)

Elle donne envie cette photo :( :( :( :( :( :(
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: NiNi le 19 septembre 2013 à 13:00:45
gravement !!!!!
1300 bornes de la maison, une baladounette du dimanche aprèm quoi  :lol:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: PierrotGAZ le 19 septembre 2013 à 13:51:23
c 'est malin ! j'ai taché mon slip !  :x
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Mrbrikolage le 19 septembre 2013 à 14:19:58
c 'est malin ! j'ai taché mon slip !  :x
il te faut pas grand chose :siffle: :siffle: :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Phil 38 le 19 septembre 2013 à 15:44:02
C'est d'un banal ici!...  :roll:   8)   :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: PierrotGAZ le 19 septembre 2013 à 15:45:36
fuck 8)
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: flap le 19 septembre 2013 à 16:59:58
fait il y a longtemps ... mais en .... bar !
 :oops:

camps d'alpinisme entre autriche et italie

et celui là ?

(http://www.vttour.fr/photos_courses/gemmipass,4765-9.jpg)

 :mrgreen:
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 19 septembre 2013 à 18:41:15
(http://alain38.jalbum.net/autriche%202013%20nous/slides/IMG_0349.jpg)

Elle donne envie cette photo :( :( :( :( :( :(
L'autre versent est plus sympa :super:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 19 septembre 2013 à 21:46:17
Mouais, c'est pas mal aussi...

(https://lh4.googleusercontent.com/-4exGzXQn0AE/Ue65-rRH1tI/AAAAAAAAANA/zsZiQ1l19cE/s640/P1020730.JPG?gl=FR)

 8)
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Mrbrikolage le 19 septembre 2013 à 22:05:58
ça serait mon kiff de me faire une petite transat dans les alpes, je vais peut être m'organiser ça l'année prochaine . :mrgreen:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 19 septembre 2013 à 22:08:03
Je réclame les photos de Fifi sans avoir partagé les miennes...J'en ai pas pris beaucoup, elles sont là:
http://www.flickr.com/photos/102397617@N08/sets/72157635661664736/
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 19 septembre 2013 à 22:22:44
Sympa les tofs en NB

qu'est ce qui arrivait à fifi et Michelle?   :lol:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 19 septembre 2013 à 22:35:26
Ca devait être quand Fifi nous expliquait (encore une fois) que le trois cylindres offrait le rendement mécanique idéal. 360° divisé par 3 ça fait 120 et je sais pas plus quoi ensuite... Bref du baratin! D'où l'air un peu dubitatif de Michèle devant la mine pour une fois étonnamment sérieuse de Fifi.
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 19 septembre 2013 à 22:40:55
Ou alors c'est quand la Lamborghini Gaillardo est passée dans la petite rue du café!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: nono38 le 19 septembre 2013 à 22:45:31
Vu la position j'avais pensé à une thèse sur les problèmes d'hémorroïdes  :mrgreen:
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 19 septembre 2013 à 23:20:35
Ca devait être quand Fifi nous expliquait (encore une fois) que le trois cylindres offrait le rendement mécanique idéal. 360° divisé par 3 ça fait 120 et je sais pas plus quoi ensuite... Bref du baratin! D'où l'air un peu dubitatif de Michèle devant la mine pour une fois étonnamment sérieuse de Fifi.

Perso je m'en souviens point du tout...

Par contre, de la serveuse de ce sympathique petit bar, je m'en souviens très bien :mrgreen:
Titre: Re : Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: VikOnOff le 20 septembre 2013 à 09:46:24
Je réclame les photos de Fifi sans avoir partagé les miennes...J'en ai pas pris beaucoup, elles sont là:
http://www.flickr.com/photos/102397617@N08/sets/72157635661664736/

Superbe tes photos...  :(  :arrow:  :+1:



J'aurais jamais cru que les bretelles de Fifi me manquent à ce point.  :?  :cry:  :smile:
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: alain38 le 20 septembre 2013 à 10:06:22
pas mal pas mal, le noir et blanc m'arrange pas ......................................
la serveuse je m'en rappelle bien , on devrait la recroiser l'année prochaine .
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: vapatrovitch le 20 septembre 2013 à 11:02:29
La piste tracée à flanc de montagne ça donne grave envie :(
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 23 septembre 2013 à 22:09:11
J'essayais parmi mes souvenirs de trouver une explication véridique mais judicieuse quant à ce jeu de regard.
Et vous, vous faites de complices allusions à cette vision de la belle serveuse se penchant pour servir les consommations, le string offert sous la robe blanche transparente.
On laissera tomber le café mitoyen habituel à l'avenir!
Titre: Re : Le tour des Alpes en rouge et noir
Posté par: Bourrask le 23 septembre 2013 à 22:45:00
Au fait, moi aussi je viendrais avec une autre brêle la prochaine fois. Une de là bas!