Deuxième journée.
Il y a presque la moitié du paddock parquée dans un box fermé à clef durant la nuit. les motos ont été amenées par fourgon ou sur attelage, pour diverses raisons: usage piste exclusif, proprio venant de loin ou simple appréhension d'un accident lors du stage avec moto endommagée interdisant le retour. Malheur, ils me disent ça maintenant, ça va me hanter la journée
Je reprends la piste courbatu: le circuit est très vallonné, on se crispe sur les commandes, le déhanchement, tout cela est physique. On essaye de se remémorer l'enseignement de la veille. J'ai du mal, en approchant la corde dans les courbes, à fixer le cône de sortie de virage, et à insister sur le genou extérieur plaqué au réservoir; quand c'est bien fait, la moto est comme sur des rails, sans forcer
L'équipe met en place un radar (si, si
) en amorce du virage afin de travailler la vitesse d'entrée en courbe; un moniteur contrôle si le pied droit reste au dessus de la pédale de frein pour pouvoir l'utiliser si besoin.
Je fais quelques erreurs: ré-accélération trop rapide en sortie de virage avec le derrière qui part en godille; surtout, je manque 2-3 fois d'aller au tas en suivant de trop près quelqu'un qui fait une faute, que je reproduis dans la foulée
Drapeau jaune: la Dayto dans le bac à gravier du fameux virage; il en ressort, rejoint les motos arrêtées sur le bas-côté et s'arrête pile devant la mienne. Il va me porter la schcoumoune
Deuxième drapeau jaune: un Z 750 dans le même virage, enfonçé dans les graviers. D Sarron doit l'extirper avec un quad
Troisième drapeau jaune: une sportive se vautre devinez où, fait une grande trace sur le goudron pour mourir au même endroit que les autres... L'instinct grégaire
Ca va nettement mieux pour moi; l'ordi indique une vitesse maxi en bout de ligne droite qui passe de 180 à 205 km/h. Peut faire mieux mais elle se termine par une bosse avec virage aveugle qui suit, faut être couillu pour ne pas anticiper le freinage. La moto à cet endroit louvoie de l'arrière, séquence frisson
; D Sarron me dira que ça doit venir d'un rétrogradage trop énergique; de fait, tout est rentré dans l'ordre après correction.
Dans le virage maudit, je tarde à basculer le bassin, je me bloque alors que j'avais le temps de me déhancher et de passer, je me crispe sur les freins, putain c'est pas mon tour quand même
ben... si
Comment qu'il a dit qu'il fallait faire ? Lâcher les freins dès qu'on entre dans les graviers, ouf la bécane s'arrête sans chuter, je repars en cirant l'embrayage pour éviter de patiner et de m'enfoncer; j'en serai quitte pour une blessure à l'amour propre
Heureuse surprise, je ne suis pratiquement jamais gêné par les à-coups habituels à la Sprint à l'accélération; probablement grâce à le remise des gaz sur un filet au sortir des virages. Je tire maintenant sur les rapports (presque) jusqu'à la zone rouge, la conso s'en ressent; il faudra aller reprendre de l'essence avant la fin de la journée malgré un plein fait le matin
Après la pause midi, cours sur les suspensions. Un peu survolé, un peu technique, la digestion, la fatigue qui s'installe, bref assistance amorphe. Je suis surpris qu'on en parle qu'en fin de stage; a priori, les réglages sont délicats et les durcir rend la moto vive, ne profitant qu'aux bons pilotes. Ok, mais j'imagine que le groupe des confirmés aurait pu en bénéficier dès le début
:
On reprend la piste. C'est comme si j'ai franchi un cap; j'enchaîne les tours de plus en plus aisément, en penchant de mieux en mieux; S Nuques lève le pouce à mon passage, sympa
, D Sarron à l'arrêt au stand me dit que j'ai bien progressé ( mouaih, il n'a pas dit que j'étais bon, ça doit signifier que je suis parti de très bas
) Ca devient jouissif, je dépasse les camarades, je m'emballe en faisant l'inter à une CBR 1000, on manque de s'accrocher, un petit signe d'excuse de la main mais il me fait quand même une reflexion à la pause...
Dernier briefing. D Sarron s'oppose fermement à l'enseignement dans les auto-écoles qui dicte de garder le buste vertical dans les virages; il préconise l'inverse, même sur route
A la fin du stage, je profite que la chaîne soit chaude pour la graisser, sur la centrale. La roue est bloquée par les garnitures collées
les plaquettes commencent à usiner le disque !!!
Le jeu n'avait pas 6 mois
Il faut dire que déjà sur l'ancienne Sprint, elles fondaient déjà comme du beurre
Bilan: 180 km J1
220 km J2
La banane
Un grand regret: l'absence des Parigots
Killou, tu remets ça quand tu veux